Découvrir la ville de Nara
Une journée dans la ville du Grand Bouddha et des légendaires cerfs sika.
DESTINATIONJAPON
12/7/2024


Date du voyage Novembre 2024
Trajet en train local depuis Kyoto Station avec la ligne D Nara Line jusqu’à Nara Station (~45 min)
Billets de train Trajet en train inclus dans le JR Pass ou payable avec la carte Suica pour environ 720 JPY (4 CHF/ 4,5 EUR/ 4 GBP) le trajet aller. Il est aussi possible d’acheter un billet directement à la gare de Kyoto, depuis les bornes automatiques ou aux guichets.
Une belle journée de novembre, nous avons décidé de partir à la découverte de la petite ville de Nara. Ancienne capitale japonaise aux alentours de l’an 700, elle est la première véritable capitale fixe du pays. Les monuments historiques de l'ancienne ville sont à présent inscrits au patrimoine mondial de l'humanité.
Depuis la gare centrale de Kyoto, nous avons pris la Nara Line (ligne D), un train local pour lequel nous n’avons pas à effectuer de réservation de siège. Le trajet dure environ 45 minutes et nous arrivons à la gare de Nara, dans le centre-ville. De là, il est possible de visiter la ville à pied, et c’est d’ailleurs ce que nous avons fait. En prenant la sortie Est, nous avons remonté la rue Sanjo Dori Street qui mène directement au parc de Nara. Il est environ 11h30 et les rues ne sont pas excessivement bondées, en tout cas aux alentours de la gare. Avant de nous lancer dans la découverte de la ville et du parc, nous prenons la décision de manger un petit quelque chose dans l’un des restaurants qui bordent la rue. Sans véritable raison, nous nous arrêtons à Yamato Modern, un restaurant de type izakaya moderne. Le personnel ne parle pas vraiment anglais et la carte n’est qu’en japonais. Notre astuce : utiliser la traduction automatique de Google Translate, retenir la ligne correspondant au plat que l’on souhaite commander et, quand la serveuse revient, il nous suffit de pointer la bonne ligne. Comme souvent au Japon, on commande un plat et plein de tout petits plats sont également apportés en supplément. Ce qui fait que l’on ne sait pas toujours ce qu’on mange, mais c’est toujours bon et on en a pour notre argent. À titre informatif, notre repas pour deux avec deux boissons sans alcool nous a couté environ 3’000 JPY (18 CHF / 19 EUR / 16 GBP).
Nous reprenons ensuite notre chemin en direction du parc de Nara, dans lequel vivent la majorité des cerfs et biches de la ville. Plus on remonte la rue, plus on croise de monde, jusqu’à arriver à la hauteur de Higashimuki Shopping Street et Mochiidono Shopping Street, deux petites rues commerçantes couvertes, et du magasin de mochi Nakatanidou. Cette échoppe est particulièrement connue pour sa baie vitrée qui permet d’observer la confection de la pâte à mochi. Malgré les trottoirs étroits et les voitures qui essaient tant bien que mal de passer, la foule se presse devant la vitre et une queue de plusieurs mètres se forme, à tel point que le magasin a été obligé d’engager des agents pour réguler la circulation des piétons et donner le rythme. Ayant déjà mangé des mochi durant notre séjour, nous décidons de ne pas rejoindre la file d’attente et passons notre route, nous faufilant comme possible à travers la foule.
Nous arrivons enfin à l’orée du parc de Nara, passons la grande porte torii et apercevons rapidement nos premiers cerfs sika. Même s’ils se promènent en majorité hors de la grande allée centrale, certains sont quand même bien au milieu du chemin et ne prennent absolument pas peur lorsque l’on arrive à leur hauteur.
Un peu plus loin, alors que nous arrivons vers le temple bouddhiste de Todai-ji, nous apercevons quelques petits magasins et des vendeurs de shika senbei, des biscuits en forme de petites galettes, spécialement élaborés pour les cerfs et les biches de Nara, afin que les visiteurs puissent les nourrir. Nous voyons alors beaucoup de personnes avec ces petits biscuits interagir avec les cerfs. Pour certains, tout se passe bien, mais pour ceux qui ont le malheur de vouloir garder quelques biscuits pour plus tard, ils se font alors courser jusqu’à l’abandon des galettes restantes.
Nous sommes maintenant devant l’enceinte du temple, d’où nous pouvons apercevoir, au loin, le temple et ses jardins. La billetterie se trouve sur la gauche, une petite queue est déjà formée, mais ça va très vite, car plusieurs guichets sont ouverts. Comme dans la grande majorité des temples, le prix d’accès est à payer en cash uniquement (800 JPY par personne). Depuis l'extérieur déjà, le bâtiment semblait massif et ça se confirme plus nous nous en approchons. Ce temple est certainement le plus massif que nous ayons vu depuis le début de notre séjour au Japon et il est d’ailleurs la plus grande structure en bois du monde, avec une hauteur de 57 mètres. Nous remontons l’allée du temple et montons quelques marches. Le soleil est si brillant aujourd’hui qu’en passant le seuil, nous n’apercevons pas directement ce qu’il renferme. Quelle ne fut donc pas notre surprise en découvrant cette statue colossale de Bouddha, semblant nous accueillir dans sa propriété. Pour une hauteur totale de 18 mètres, la statue en elle-même mesure près de 15 mètres et repose sur un piédestal de 3 mètres ; impressionnant ! Nous restons un moment sur le seuil de sa demeure, le temps de contempler cette œuvre et revenir à la réalité.
Nous faisons ensuite le tour de la statue, la contemplant sous tous les angles, et ressortons du bâtiment.
Après avoir passé encore un moment dans l’enceinte du temple, nous reprenons notre promenade dans le parc de Nara. Sans véritablement suivre un chemin précis, nous rejoignons finalement un second temple, Todai-ji Nigatsu-do, qui semble être moins prisé des visiteurs et où l'atmosphère est plus calme. Tout au long de notre promenade, nous rencontrons des cerfs, des biches et même des faons. Nous essayons de ne pas trop les approcher, pour ne pas les déranger, mais ceux-ci ne semblent décidément pas farouches. Plus nous nous baladons, plus nous nous rendons compte qu’ils sont même plutôt vicieux. Dans certains endroits stratégiques, généralement non loin des vendeurs de shika senbei, ils tendent des embuscades aux passants dans l'espoir de trouver des biscuits dans leurs poches. L’un se positionne au milieu du chemin, puis les autres viennent pour les encercler. Ils peuvent même tirer délibérément sur nos vêtements ou nous pincer gentiment les fesses si nous ne les distribuons pas assez rapidement. L’astuce, lorsque l’on n’a plus de biscuits, c’est de lever les mains en l’air pour le leur signifier, et, tout de suite, ils passent à quelqu’un d’autre. Ce sont des petits futés !
Plus loin, nous voyons un duo de cerfs/biches empêcher une famille de sortir d’un mini-market et un autre fouille sans vergogne dans le sac de course d’un couple assis sur un banc, à la recherche de la moindre chose qui pourrait se manger.
Notre marche nous mène ensuite vers le sanctuaire shinto de Kasuga Taisha, construit au cœur de la forêt. Il est maintenant près de 16h30 et le soleil entame progressivement sa descente. Nous décidons de ne pas visiter l’intérieur du bâtiment, dont l’entrée est également payante, et préférons nous balader à ses abords, toujours accompagné d’une biche ou deux. Les voir se promener ainsi, en toute tranquillité et à la lumière du soleil couchant, a quelque chose de magique. La légende raconte d’ailleurs qu’une des divinités shinto serait arrivée à l’emplacement de la ville de Nara en chevauchant un cerf blanc, apportant ainsi prosperité et protection. Depuis lors, les cerfs sika sont considérés comme des messagers divins et protecteurs de la ville.
Il est à présent l’heure pour nous de rejoindre la gare de Nara et de reprendre un train local en direction de Kyoto, où nous avons posé nos valises pour quelques jours. Nous empruntons alors un sentier à travers la forêt, repérons quelques panneaux nous indiquant le chemin à prendre pour retourner vers la ville (pas besoin de sortir Google Maps, c'est plutôt agréable) et, au bout d’une quinzaine de minutes, nous retombons sur la partie du parc que nous avions visitée en début de journée.
Des cerfs et biches, plantés au milieu des sentiers, nous sniffent au passage, afin de s’assurer que nous n’emportons pas avec nous quelques-unes de leurs petites galettes bien-aimées.
La descente en direction de la gare se fait plutôt rapidement. Il y a toujours du monde devant le magasin de mochi, les échoppes de souvenirs sont bien remplies de visiteurs, et, en nous rapprochant de la gare, les haut-parleurs de la rue jouent toujours ce petit air de musique joyeuse. Quelle belle journée nous avons passée.


















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