Hiroshima et l'île de Miyajima

Une journée à la découverte de la ville qui a su renaître de ses cendres et de son île sacrée.

DESTINATIONJAPON

4/4/202510 min read

Torii flotant sur l'ile sacrée de Miyajima
Torii flotant sur l'ile sacrée de Miyajima

Date du voyage Novembre 2024

Trajet En train local depuis la gare de Kyoto Station jusqu’à Shin-Osaka (~25min), puis en shinkansen Hikari ou Sakura, jusqu’à la gare centrale d’Hiroshima (~1h30).

Billets de train L’ensemble du trajet est couvert par le JR Pass.

Sans JR Pass, le trajet en train local est payable avec la carte Suica pour environ 1’450 JPY (8.5 CHF/9 EUR/7.5 GBP) le trajet aller. Pour le shinkansen, il est possible d’acheter un billet directement à la gare de Kyoto, depuis les bornes automatiques ou aux guichets.

Bon à savoir : avec le JR Pass, il n’est pas obligatoire d’effectuer de réservation de siège. La plupart des shinkansen possèdent des wagons “non-reserved seats”, dans lesquels toutes les places sont disponibles et fonctionnent selon le principe du premier arrivé, premier servi. Si on préfère tout de même effectuer une réservation pour être sûr d’avoir une place assise, celle-ci est sans frais supplémentaire.

Réveil aux aurores pour cette nouvelle journée au Japon. Aujourd’hui, nous partons plus au sud, dans la préfecture d’Hiroshima. La première partie du voyage consiste à relier la gare shinkansen d’Osaka avec un train local. À cette heure matinale, nous sommes bien serrés dans les wagons, mais le trajet ne durant pas très longtemps (une vingtaine de minutes seulement), alors ce n’est pas bien grave. C’est à la gare de Shin-Osaka que nous embarquons dans le shinkansen. Étant à présent rodés à l'exercice, nous trouvons le plus facilement du monde le wagon “non-reserved seats” et prenons place. Contrairement au train local de tout à l’heure, celui-ci est pratiquement vide. Nous contemplons les paysages tout au long du trajet, quand d’autres préfèrent en profiter pour se rendormir un moment.

La matinée est déjà bien entamée lorsque nous arrivons enfin à la gare d’Hiroshima et, pour notre première visite, nous souhaitons rejoindre le château d’Hiroshima. Surnommé le château de la Carpe, il fait partie des cent plus beaux châteaux du Japon. Il fut construit en 1590 et a malheureusement été pratiquement entièrement détruit par l'explosion atomique de 1945. Le donjon et une partie de son enceinte ont ensuite été réhabilités en 1958 et on y trouve à présent un musée de l'histoire d'Hiroshima avant la Seconde Guerre mondiale.

Bon à savoir : pour nous y rendre, nous empruntons le sightseeing loop bus Hiroshima Meipuru-pu, sur les conseils de Google Maps. Ce bus touristique qui fait le tour de la ville, selon plusieurs circuits, est compris dans le JR Pass et se trouve être le moyen le plus rapide pour rejoindre le château (à peine 10 minutes de trajet).

Le bus nous dépose à quelques mètres du pont qui nous permet de pénétrer dans l’enceinte du château et nous sommes impressionnés par la taille des douves qui l'entourent. Nous prenons le temps de nous balader dans les jardins, découvrant peu à peu les ruines des anciens bâtiments. Une fois arrivés au pied du château, nous décidons de ne pas visiter l'intérieur (le prix d’entrée est de 370 JPY, environ 2 CHF/2.3 EUR/1.9 GBP) et de reprendre notre visite de la ville.

Nous entamons alors une petite marche d’une vingtaine de minutes afin de découvrir les rues et de rejoindre notre prochain lieu de visite. Au fil des pas, nous nous retrouvons dans des espèces de souterrains à ciel ouvert, des sortes d’énormes tranchées piétonnes auxquelles on accède par ascenseur ou avec des escaliers (un peu difficile à décrire, mais j'espère que tu vois l’idée). Bien que très pratique pour se déplacer à pied, sans devoir traverser des routes et attendre aux passages piétons, cela ne nous permet pas vraiment de découvrir l’architecture des bâtiments en surface ; alors, à l’escalier suivant, nous remontons au niveau de la circulation routière.

Jusqu’ici, nous n’avions pas encore vraiment pensé à la tragédie qu’avait subi la ville et, si on ne connaît pas son histoire, il est très difficile d’imaginer que tous les bâtiments qui nous entourent sont plutôt “récents”. Et puis soudain, la réalité frappe. Nous nous retrouvons devant le Dôme de Genbaku. Cet édifice est le seul qui a survécu à l’explosion de la première bombe atomique sur la ville, le 6 août 1945, et grâce aux habitants de la ville, il a été préservé tel qu’il était juste après le bombardement. Il tient aujourd’hui le rôle de Mémorial de la paix d’Hiroshima et est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’atmosphère sur place est extrêmement respectueuse et calme. Pourtant, on ne semble pas ressentir de profonde tristesse (comme c’est le cas au mémorial du 11 septembre à New York, par exemple), mais plutôt un profond respect et une forme d’espoir.

Après cette petite claque, nous décidons qu’il est temps de faire une pause pour manger, et nous choisissons le restaurant Nagataya,  non loin de là, dont la spécialité est l’okonomiyaki. Ce plat typiquement japonais se compose d'une pâte qui enrobe un nombre d'ingrédients variables, découpés en petits morceaux, le tout cuit sur une plaque chauffante. Nous faisons tout de même près de 45 minutes de queue avant que nous soyons enfin placés devant notre plaque chauffante. Pendant plusieurs minutes, nous essayons de déterminer si nous allons devoir cuisiner nous-mêmes ou si cette plaque sert uniquement de chauffe-plat. Nous regardons discrètement les autres tables et finissons par avoir notre confirmation : la plaque chauffante sert effectivement de chauffe-plat et non de plaque de cuisson, nous voilà rassurés. Nos okonomiyaki arrivent enfin et sont soigneusement déposés sur la plaque devant nous. Une nouvelle fois, nous zieutons les tables voisines pour comprendre quelle est la bonne façon de les manger et imitons les autres clients : on découpe un petit bout avec l'espèce de petite spatule, on le dépose délicatement dans notre assiette et on passe à la dégustation à l’aide des baguettes. Rien de plus simple.

Le Dôme de Genbaku à Hiroshima
Le Dôme de Genbaku à Hiroshima
Okonomiyaki, plat traditionel d'Hiroshima
Okonomiyaki, plat traditionel d'Hiroshima
Château d'Hiroshima
Château d'Hiroshima
Vue sur le Dôme depuis le Parc du Mémorial de la Paix d'Hiroshima
Vue sur le Dôme depuis le Parc du Mémorial de la Paix d'Hiroshima

Ce délicieux et copieux repas terminé, nous retournons vers le dôme, puis dans le parc du Mémorial de la Paix de Hiroshima. Sur place, même ambiance que vers le dôme et on y retrouve des dizaines de classes de lycéens accompagnés de leurs professeurs qui semblent raconter la tragique histoire du lieu. Nous restons dans ce parc encore quelque temps, puis reprenons notre chemin.

Pour rejoindre notre destination suivante, nous avons pas mal de trajet. Selon Google Maps et l’application Japan Travel, nous devons emprunter le tram Hiroshima Dentetsu No 7 pour nous rendre à Yokogawa Station (trajet que nous payons avec la carte Suica). Suite à un moment d'inattention et à un excès de confiance, nous montons dans le mauvais tram qui, au lieu de nous amener vers le nord, fonce vers le sud de la ville. Ça nous apprendra à bien regarder les numéros sur les trams avant de monter dans le premier venu. Nous descendons à la prochaine station et faisons donc demi-tour, cette fois dans la bonne direction. Enfin arrivés à Yokogawa Station, nous changeons pour la ligne de train San-yo Line (comprise dans le JR Pass) jusqu’à Miyajimaguchi Station (environ 20 min de trajet). De là, nous descendons, à pied, jusqu’à la mer pour embarquer sur un ferry en direction de l'île d’Itsukushima, plus communément appelée Miyajima.

Bon à savoir : le trajet en JR Miyajima Ferry est également couvert par le JR Pass, il n’y a donc pas de billet supplémentaire à prendre pour ce trajet. En revanche, depuis octobre 2023, une taxe de 100 JPY par personne (environ 0.5 CHF/0.61 EUR/0.5 GBP) est à payer en supplément du ferry. On peut payer cette taxe directement avant d’embarquer sur le bateau, à des bornes automatiques. Un petit ticket nous est alors délivré et il est à donner au personnel sur terre. Cette taxe permet de financer l'entretien des parcs et des toilettes publiques de l'île, ainsi que la mise en place de bornes Wifi.

Sur le ferry, il est possible de rester à l'intérieur ou de monter sur le pont extérieur. Comme il ne fait pas froid, c’est cette option que nous choisissons, ce qui nous permet d’avoir une belle vue sur la baie et sur l'île. La traversée ne dure qu’une dizaine de minutes et nous voilà déjà en train de débarquer sur l'île sacrée. Nous avons un peu plus d’une heure avant le coucher du soleil, alors nous décidons de déambuler simplement le long de la plage, jusqu’au sanctuaire shinto Itsukushima-jinja avec son fameux torii flottant et sa belle pagode à 5 étages. Puis, nous continuons jusqu’au temple bouddhiste Daigan-Ji.

Le long de notre chemin, nous croisons bon nombre de petites échoppes et autres stands de street food, ainsi que beaucoup de cerfs sika, plus petits que ceux de Nara, mais tout aussi sauvages. Ici aussi, ils cohabitent avec la population locale et tentent, tant bien que mal, de chiper de la nourriture ça et là. Alors que l’heure du coucher de soleil approche, nous retournons vers le torii flottant en espérant pouvoir capturer une belle lumière derrière celui-ci. Nous ne sommes bien évidemment pas les seuls à prendre place sur les petits bancs en pierre qui bordent la baie. L’une de nos voisines, ayant visiblement fait quelques emplettes d’ordre comestible, a attiré une jeune biche qui n’a eu de cesse de vouloir chipper son sac de courses. Après quelques tentatives, elle est repartie bredouille, avec pour seul lot de consolation un bout du sac en papier.

Ce soir-là, le coucher de soleil fut beau, mais pas aussi flamboyant qu’on ne l’aurait espéré. Avant de reprendre le ferry et de remonter en direction de Kyoto, nous nous arrêtons dans une petite échoppe pour goûter la pâtisserie typique de l'île et de la saison, le momiji manjû. Cette pâtisserie traditionnelle se présente sous forme de feuille d'érable et est fourrée à la pâte de haricots rouges azuki. Si l’haricot rouge n’est pas spécialement à ton goût, il en existe également d’autres comme chocolat, vanille ou encore thé vert, par exemple.

Torii flottant de l'ile sacrée de Miyajima
Torii flottant de l'ile sacrée de Miyajima
Pagode à 5 étages du sanctuaire Itsukushima-jinja
Pagode à 5 étages du sanctuaire Itsukushima-jinja
Un vieil homme sur un banc accompagné d'une biche sika au bord de l'eau
Un vieil homme sur un banc accompagné d'une biche sika au bord de l'eau
Momiji manjû, patisserie traditionelle de l'ile de Miyajima
Momiji manjû, patisserie traditionelle de l'ile de Miyajima

Pour rentrer à Kyoto, nous reprenons le ferry, puis la San-yo Line jusqu’à Hiroshima Station où nous monterons ensuite dans un shinkansen pour Shi-Osaka, puis changerons une dernière fois pour le train local (environ 3h de trajet).

L’histoire aurait pu s'arrêter là, mais c’était sans compter sur notre excès de confiance quant aux transports, qui ne semble pas encore nous avoir quitté. Le trajet se passe comme prévu jusqu’à la gare d’Hiroshima, dans laquelle nous décidons de prendre de quoi manger dans le shinkansen (tradition oblige). Nous sommes un peu en avance sur le quai et constatons qu’un autre train, également en direction de Kyoto, doit arriver une dizaine de minutes avant le nôtre. Comme nous n’avons pas de réservation et que ce nouveau train propose également des wagons “non-reserved seats”, nous décidons de monter plutôt dans celui-ci, afin de pouvoir manger au plus vite notre ekiben. Le train arrive, on s’installe, il se met en route et sans plus tarder nous dégustons notre repas. Une fois terminé, c’est à ce moment-là que je commence à regarder aux alentours, quand mon regard se pose enfin sur le tableau d’affichage. Je le regarde fixement pendant plusieurs minutes et commence à avoir de sérieux doutes. Nous sommes bien dans un shinkansen en direction de Shin-Osaka, nous sommes bien dans un wagon où nous n’avons pas besoin de réserver de siège, mais le train dans lequel nous sommes montés est un Nozomi. Si tu as déjà voyagé à travers le Japon avec un JR Pass, tu sais certainement déjà pourquoi c’est une grave erreur, mais si ce n’est pas le cas, laisse-moi t’expliquer.

Bon à savoir : Bien que le JR Pass national permette de voyager dans tous les pays en shinkansen ainsi que sur les lignes JR, il est nécessaire de payer un supplément si on souhaite monter dans un shinkansen de type Nozomi ou Mizuho (que ce soit pour les places réservées ou non réservées). L’achat du billet spécial supplémentaire se fait aux bornes automatiques et au guichet des gares. Ces deux types de train font moins d'arrêt que les autres et sont donc un peu plus rapides. En cas de doute, le type de train est toujours indiqué sur les panneaux d’affichage en gare ainsi que sur celui du train. Il faut juste ne pas oublier de regarder cette information avant de monter à bord.

Nous voilà donc coincés dans un shinkansen Nozomi, sans billet spécial supplémentaire et dont le prochain arrêt n’est que dans 40 minutes. En cas de contrôle, impossible d’échapper à l’amende, bien que jusqu’ici nous n'ayons jamais été contrôlés, mais nous avons toujours vu des contrôleurs passer. Cette partie du trajet semble interminable, mais nous arrivons enfin en gare d’Okayama où nous nous précipitons hors du train. Finalement, nous prendrons donc le train qui était prévu au départ, un train Sakura, qui nous emmènera à destination sans encombre.

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