Escapade dans la région de Hakone
Entre transports atypiques, sanctuaires et paysages volcaniques, Hakone offre une parenthèse de nature et d’aventure à seulement deux heures de Tokyo.
DESTINATIONJAPONESCAPADE
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Publication 06.12.2025
Date du voyage Novembre 2024
Trajet en train depuis la gare de Shinjuku (ligne Odakyu) jusqu’à la gare d’Odawara, puis correspondance vers la gare d’Hakone-Yumoto.
Billets de train Nous avons opté pour l’achat du Hakone Free Pass — un pass valable 2 jours au prix de 7’100 JPY (environ 39.5 CHF/ 39 EUR/ 34 GBP), un billet unique qui permet de circuler librement dans la région de Hakone (en train, bus, bateau, etc.) et qui inclut également le trajet aller-retour depuis Tokyo. Ce pass s’est avéré très pratique car il nous a évité d’acheter des tickets à chaque déplacement.
Cela dit, rétrospectivement, nous avons sans doute ressenti une certaine obligation d’effectuer le circuit complet, c’est-à-dire de profiter de tous les transports inclus pour rentabiliser le pass. Peut-être en aurions-nous un peu moins fait si nous n’avions pas acheté le pass. Malgré cela, nous ne regrettons pas notre choix, et le recommandons à ceux qui souhaitent faire le tour complet de la région.
Bon à savoir : il faut impérativement avoir accès à Internet pour afficher le QR code du Hakone Free Pass. Une simple capture d’écran ne fonctionne pas car le QR code comporte une animation spécifique que les opérateurs semblent vérifier avant de laisser monter les visiteurs à bord des différents transports.
C’est de bon matin que nous nous rendons à la gare de Shinjuku pour prendre notre train de la compagnie Odakyu, dont l’aller-retour est inclus dans le Hakone Free Pass. Sachant que Shinjuku est la gare la plus grande et la plus fréquentée du Japon, nous prévoyons une bonne demi-heure d’avance pour ne pas avoir à courir. Dans ce train, il n’est pas nécessaire de réserver un siège ni même un horaire : il suffit de se présenter aux portiques, de scanner le QR code du Hakone Free Pass, puis de monter dans le premier train en partance. Nous avions tout de même consulté les horaires à l’avance pour éviter d’attendre trop longtemps en gare.
Nous trouvons finalement assez facilement notre chemin à travers la gare, jusqu’au quai Odakyu. La réputation de Shinjuku n’est d’ailleurs pas un mensonge : la gare est immense et bondée, surtout de bon matin, lorsque tous les salarymen partent travailler. Arrivés sur le quai vers 8h, le train est déjà là et nous trouvons sans difficulté deux places assises. Nous sommes toutefois surpris de découvrir une rame ressemblant davantage à un métro (avec des banquettes latérales) qu’à un train classique.
Après un peu plus d’une heure de trajet et un changement très simple à Odawara, nous arrivons à Hakone-Yumoto. À la sortie de la gare, les arrêts de bus se trouvent immédiatement sur la droite. Le nôtre nous mène à Motohakone, un village au bord du lac Ashi.
Vers 10h, le bus nous dépose au bord du lac Ashi d’où, par temps clair, on peut apercevoir le Mont Fuji. Malheureusement pour nous, malgré un beau soleil, Fujisan reste voilé par une brume légère. Cela n’enlève rien à la beauté des lieux. Sortant enfin de notre contemplation, nous nous dirigeons vers le sanctuaire d’Hakone, célèbre pour son grand torii dans l’eau. Dix minutes de marche nous suffisent pour l’atteindre, d’abord en longeant la route, puis en suivant un petit chemin forestier. Nous sommes étonnés de ne croiser presque personne, mais découvrons finalement une longue file d’attente menant au torii. N’étant pas venus pour poser devant la porte sacrée, nous n’attendons pas et préférons admirer les lieux à distance, en observant le va-et-vient des visiteurs.
Nous reprenons ensuite notre chemin en direction de Hakone Checkpoint, un musée à ciel ouvert qui présente des bâtiments préservés et des reconstitutions de la période Edo. Nous aurions pu prendre un bus, inclus dans le Free Pass, mais préférons longer le lac pour profiter du paysage. Une fois sur place, il est déjà temps de chercher quelque chose à manger. Les restaurants typiques ne semblent pas nombreux dans ce secteur pourtant touristique, mais nous trouvons finalement Honjin, un petit établissement presque vide, mais qui a visiblement l’habitude de recevoir des non-Japonais puisqu’il propose des menus en anglais (et cette information est fièrement indiquée sur des panneaux à l'entrée). La carte est courte, ce qui est souvent un bon signe, et nous optons pour un tonkatsu de légumes et un tonkatsu de poulet, tous deux délicieux. Au moment de partir, la dame du restaurant nous offre un petit origami en forme de grue, un geste qui nous touche beaucoup.
Nous retournons ensuite au bord du lac Ashi, espérant enfin voir Fuji-san, mais la brume persiste. Nous nous rendons donc à l’embarcadère des bateaux touristiques et embarquons sur l’un des célèbres « bateaux pirates », également inclus dans le Hakone Free Pass, pour une petite traversée du lac. Timing parfait, le départ est imminent. Nous joignons donc la file d’attente et embarquons sur notre navire. Sans vraiment nous en rendre compte, c’est ici que commence le « grand tour » qui finira par nous donner l’impression d’être un peu pris au piège. Mais passons, car pour l’instant nous apprécions grandement le moment. À bord, la décoration est surprenante, le navire ressemble davantage à un galion digne de Pirates des Caraïbes qu’à un ferry japonais. La traversée dure une vingtaine de minutes et offre une vue différente sur les paysages du lac.
Arrivés de l’autre côté, nous aurions bien sûr pu remonter dans un bateau pour retourner à notre point de départ, mais nous préférons passer à la boutique et faire quelques achats. Dans le même temps, nous remarquons une file d’attente impressionnante pour les télécabines menant à Owakudani et à sa vallée volcanique, mais lorsque nous revenons de notre shopping, il n’y a presque plus personne : nous sautons sur l’occasion. Dans notre cabine presque vide, nous profitons d’une très belle vue sur le lac et la vallée. Aux stations intermédiaires, plusieurs boutiques thématiques (savons, textiles, etc.) jalonnent le parcours et nous poursuivons l’ascension jusqu’au sommet, curieux de découvrir la vallée volcanique.
En haut, nous pouvons sortir pour apercevoir les fumerolles et sentir l’odeur de soufre caractéristique du site — l’une des raisons pour lesquelles de petits masques sont distribués dans les stations. La spécialité locale est le kuro-tamago, l’œuf noir cuit dans les sources chaudes volcaniques et censé rallonger l’espérance de vie de sept ans. Lors de notre visite, il n’en restait presque plus et ils n’étaient vendus qu’en paquets de quatre ; ne voulant pas gaspiller, nous n’en avons pas acheté.
Deux options s’offrent alors maintenant à nous : redescendre en rebroussant chemin ou poursuivre le parcours. Nous choisissons de continuer et nous voilà donc repartis pour un tour en télécabine. Le soleil se couche lorsque nous atteignons la dernière station, Sounzan, où nous devons à présent monter dans un petit train à crémaillère, similaire à ceux que l’on trouve en Suisse (toujours compris dans le Hakone Free Pass). Le trajet nous semblait déjà bien long, et nous ne sommes pas encore au bout de nos peines. La nuit est maintenant tombée, nous ne distinguons plus les paysages, et nous nous retrouvons entassés dans un wagon bondé. Le parcours jusqu’à Hakone-Yumoto doit durer environ une heure et nous commençons sérieusement à fatiguer.
Notre journée à Hakone se termine ainsi, dans l’obscurité, avant d’emprunter le même itinéraire qu’à l’aller : train jusqu’à Odawara, puis correspondance avec la ligne Odakyu pour rejoindre Shinjuku.
Cette journée fut intense, mais les paysages en valaient vraiment la peine. Et lorsque le Fuji-san est visible, cela doit être encore plus magique. Si c’était à refaire, nous ne prendrions probablement pas le Hakone Free Pass : bien qu’il soit très pratique, nous avons voulu le rentabiliser en empruntant tous les transports, ce qui nous a peut-être fait passer à côté d’autres beaux endroits.


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